MC DRAGONS
propos recueillis auprès de Peter Palfalvi dit « paf »

Année 1968, le GP de Charade est annulé... Peu de médias à l’époque pour l’annoncer. Alors quelques motards, avec des locaux, firent leur Grand Prix dans les stands et sur la belle route de Charade.
Parmi ces quelques motards, il y avait ceux qui allaient constituer les débuts des Dragons... [ndr : dont, bien évidemment, comme le précise Michel Favre, Kiki Blanchot qui en fut le fondateur].
Jusqu'en 71 (fermeture pour retraite...) leur rendez-vous favori c'était la « Grappe d'Or ». Ils fréquentaient également un troquet nommé L’Univers, siège du MCA (Moto Club d’Auvergne), où trôner Marcel Cornet, le Président du club et patron du bar. Ce club était très actif : sections vitesse, cross, etc... mais le tourisme n’y était pas [ndr : n'y était plus depuis l'après-guerre], malgré un nombre considérable d’adhérents, très apprécié. Les amateurs de concentres constituaient une bande à part et ils avaient pour références Robert Sexé ou Jean-Marie Debonneville.
En 1969, ce petit groupe intègre le MCA pour pouvoir concourir dans le Championnat de France de Tourisme (FFM), pour lequel l’affiliation était obligatoire,
ce challenge n’étant pas ouvert aux « indépendants ». Pari gagné pour les Dragons, sans que le MCA ne se soit réellement impliqué dans cette aventure.
Néanmoins un motocollant « MCA Champion de France » fut édité ! Du coup le gilet « baba en peau de mouton » avec le dragon peint dans le dos, devint connu presque partout, ainsi qu'évidemment ceux qui le portaient.
Cette alliance de circonstance dura environ deux ans (jusque fin 71), il y eut la rupture due principalement à la politique de la FFM, qui offrait bien peu au tourisme et au manque de motivations des membres pour rouler !
Un nouveau style de concentres : les Dragons ont alors inauguré une série de concentres qui rompirent avec les habitudes : exit les médailles, les discours officiels, les remises de prix, les vins d’honneur en présence des élus, place aux feux de camp, aux casse-croutes et aux boissons. Ainsi ces jeunes trublions (euphémisme pour l’époque) ont prouvé que pour rouler et organiser il n’y avait point besoin de la Fédé. Cette dernière essaya bien par la suite de récupérer et de fédérer le mouvement pirate.
La naissance des pirates : plus particulièrement en cette année 69, par leur présence un peu partout les Dragons ont fait des émules. Le MC95, avec Michel Perdrix,
qui quittèrent le Moto Club des Cheminots Sportifs, les Touaregs avec Michel Livet, les Lumas avec Pierre Bonhert, les Trapus, les Vautours à Chartres avec Bébert,
pour ne citer que les plus actifs, car par la suite il y en eu beaucoup d’autres, même en Belgique avec les Choucas !
Le contexte contestataire de l’ordre établi n’a-t-il fait qu’encourager la naissance des clubs pirates ou n’était-t-il qu’une de ses conséquences ?
Vaste débat, et de toute façon à l’époque personne ne se posait cette question.
A Clermont le noyau dur s’essoufflait petit à petit et l’idée des sections est venue un peu par hasard. L’idée était d’amplifier le mouvement et l’image des Dragons :
ainsi naquirent les sections des Dragons.
Les Dragons ont compté plus d’une centaine de membres, plus ceux des sections. Comme dans tous les clubs il y avait ceux que l’on voyait souvent et les autres.
Le but du mouvement lancé par les Dragons et consorts était de faire perdurer l’esprit motard tel qu’il existait dans les années 60.
Ils ont laissé un héritage précieux pour certains, désuet pour d’autres, à chacun de voir...